Poèmes

"La douleur et la joie d'être" est publié aux éditions La Nouvelle Pléiade (Poètes Sans Frontières, août 2024). Lauréat du Grand prix de Poètes sans frontières 2023, le recueil a reçu le prix Théophile Gautier 2024, décerné par la Société des Poètes Français, et le 1er prix du recueil du concours 2025 de l'AIEL.


Voici quelques poèmes extraits du recueil:

La rose

La rose se colore et boit le chaud soleil,

Exhale un doux parfum, se pare de vermeil.

- Je rayonne au printemps, c’est ainsi !, pense-t-elle,

Et tout l’été durant, je suis bien la plus belle.


J’aime sentir l’amour, l’abeille nue sur moi

Car je sais bien qu’un jour, l’emportera la loi.

J’avance lentement, j’approche vers mon heure,

En paix, sereinement, avant que je ne meure.


Je connais la saveur de la pluie d’un ciel clair,

Mais ne connaîtrai pas celle d’un blanc hiver.

Pour moi vivre est un jeu, cela j’en suis certaine,

Où le temps se traverse en magnifique aubaine.


Je me laisse bercer, je ne m’accroche pas,

Bientôt je ne serai, j’irai vers le trépas ;

Lorsque j’aurai flétri, se poursuivra la vie,

Je serai dans les coeurs toujours épanouie.

Laura Serio


Toucher la grâce

Il est de tristes jours, où l’œil semble être un lac,

En profondeur il gronde, à la surface, il brille,

Et le ciel gris se mire, au loin, dans la pupille,

Reflétant par moments, un ténébreux ressac.


Quand les yeux sont des lacs, le cœur semble brisé,

Pourtant il ne l’est pas, pourtant, il s’ouvre au monde,

Touché par l’infini, devenant une sonde,

Qui perçoit le divin du silence apaisé.


Ô nuit si sombre et noire, oh ! me vient à l’esprit,

Le ciel a tant perdu, si l’œil est une étoile,

L’âme se réjouit, soulevant voile et voile,

L’invisible est perçu, sa beauté ne s’écrit.


Sur le lac de nos yeux, perlent des larmes d’or,

Irrigant une étoile, à la tristesse infime,

Descendant d’une nuit, pour gravir une cime,

Celle de la beauté, qu’accompagne la mort.

Laura Serio


Le chant de la mer

Il est une douceur, émanant dans la nuit,

Son écho monte au ciel, se perd dans l’infini.


Un gémissement d’or, s’éteignant sur le sable,

Apaise les oiseaux, rend le songe agréable.


Comme un corail vibrant, l’esprit peut se pencher

Sur le chant de la mer, sur l’éclat d’un rocher.


Dans un rêve serein, je me suis avancée

Pour écouter les flots, musique cadencée.


Le souffle de mon âme, ou le souffle de l’eau,

Résonnaient en un chant attirant les bateaux.


Une vision claire est soudain apparue,

Comme un reflet de ciel, brillant sur l’étendue.


La silhouette blanche a posé un baiser

Sur un grand coquillage, elle me l’a donné.


A présent quand mon cœur gémit sur un rivage,

J’entends la mer chanter dans un grand coquillage.


Il est une douceur qui se perd dans la nuit,

Son écho monte au ciel, voguant vers l’infini…

Laura Serio


Les rayons d’or

Ils sont tels rayons d'or, détachés du soleil,

On ne peut se brûler, car ils sont comme fées,

Ils sont petits ou grands, leur charme est sans pareil,

Ils sont azur troublant, émeraude ou vermeil,

Sous leurs jolies chansons, les fleurs se sont dressées.


Levons les yeux au ciel, regardons-les voler,

Ils traversent les jours, parfois tombe une plume,

Tel un cadeau divin, qui se laisse toucher;

Regardons-les jouer, écoutons-les chanter,

Leur doux chant pétillant, semble une blanche écume.


Ils sont malins, rieurs, coquins, malicieux.

Amis, envolez-vous, dispersez donc la joie!

Celle que vous avez cueillie au fond des cieux,

Les humains ont besoin de charmes gracieux;

Amis, n'oublions pas, que l'Amour se déploie!

Laura Serio


Posts les plus consultés de ce blog

La poésie et la « pleine conscience »